Kaffeehaus à Vienne. De l’histoire du café : quand le café s’invite en Europe, sa porte d’entrée est Vienne, à l’issue du siège par les Ottomans qui en oublient quelques grains le jour de leur départ.
Une préférence de l’élégance à la française à une époque lui a changé son nom germanique en « Café ». Tant pis pour l’exotisme linguistique que sont venus chercher les touristes dans le kaffeehaus.
Dans le Palais Ferstel, comme dans tout palais de la Bourse au XIXème, il y a un café où se retrouvent sur le pouce les agents de marchés toujours pressés. Les lois de la finance rencontrent alors ici les valeurs traditionnelles de l’Empire qui mettent en valeur par l’accueil du lieu le bon temps passé au kaffeehaus.
La cité impériale poursuit son embellissement. Le style gothique rencontre le baroque ou le néoclassique propice l’immersion dans les non moins néo bains fluos.
Là, les passants passent, restent à dîner ou viennent prendre un café et une pâtisserie viennoise. Faute de place, l’immeuble a recouvert la rue et l’a transformé en passage, par une heureuse magie qui l’enveloppe d’une douce chaleur douillette qui invite à y flâner plus longtemps.
Le palais de Schönbrunn, palais d’été des Habsbourg, au temps de l’empire d’Autriche. Dans la grande salle de réception, le plafond est un parcours fléché de l’Histoire sur lequel chaque médaillon coloré indique la présence d’une partie de l’empire, d’un état, d’une nation.
La présence de Marie-Thérèse d’Autriche, dite l’Impératrice, souveraine héréditaire du domaine des Habsbourg, y est remarquable jusque dans le reflet des miroirs.
Côté cour, c’est le reflet de la proche Saint-Nicolas qui fait son show.
A vienne, Nikolo arrive toujours à l’heure. Tout sera prêt pour l’accueillir au matin du 6 décembre.
Côté jardin, on bascule de l’automne à l’hiver.
L'enlèvement d'Hélène par Pâris. Honneur, vengeance, tragédie, nul drame n’atteint ces deux-là qui passent avec dans l’âme une paix réconfortante.
Les sujets sont éparpillés sur l’esplanade du jardin d’hiver.
D’ici, Neptune voit qu’on peut lui choper la vedette sans pour autant attraper la grosse tête.
Le temps du repos sous un rayon de soleil bienveillant et la chaleur apaisante de l’automne.
Le temps c'est de l'art, l'art c'est la liberté. Une source sacrée.
De sa hauteur, François Joseph qui semble bienveillant a pourtant le regard fermé sans voir ceux qui passent en bas, sans joie et le dos rond.
Conciliabules intemporels.
Pendant qu’Hercule lui, lutte encore.
Ici et là, des musées dans la ville palais. L’Albertina, dans une aile du Holfburg conte l’art pictural dans tous ses états.
Musée où se ressourcer, accueilli par l’empereur sur son cheval face au temps de l’Histoire.
Le palais, face aux lumières de saison.
Le Kaffeehaus en est déjà inondé par sa verrière. Elles parviennent à solariser la pierre de lune.
A la sortie du musée, déjà balayées par la nuit tombée. Et les mille feux de la nuit sont allumés sur Sa Majesté l’Opéra, 100% électrique.
Comme manipulés par les santons armés sur la stèle en puissance protectrice contre tous les malheurs du passé.
Sur la place de Saint Etienne, tout est prêt pour la Saint-Nicolas.
Plein feu sur Rathausplatz, c’est déjà parti.
Alors que les palais n’auront pas besoins d’autre apparat.
Où la coupole de Sissi se fond dans l’azur nuit du crépuscule.
Alors que dans le Volksgarten le Rathaus rivalise de lumière avec la chimère d’un temple antique imaginé.
Plus tard, les smartphotographes shootent à l’envie les rues de la cité palais.
Les circulants s’organisent dans leurs couloirs dessinés. On peut traverser seul ou en se donnant la main.
Là, le musée d’art vibre en harmoniques métalliques.
Jogging du côté de Griechengasse.
Où le style byzantin se mêle aux lierres embourgeoisés de l’ancien marché « Fleischmarkt ».
Griechengasse, avec son Eglise orthodoxe grecque de la Sainte Trinité, centre œcuménique du patriarcat de Constantinople.
Et les passages, là aussi se dérobent aux flux de la rue.
Loisir et promenade à volonté au Prater, le long du Danube et de la plus longue avenue du pays qui contribue au record d’espaces verts mis à la disposition de la population.
Tournez les manèges.
Aspirez aux vertiges des sommets.
et des vols contrôlés à cent mètres d’altitude.
Le Belvédère surpris dans un habit d’hiver.
Sous les yeux d’un sphinx à la physionomie d’une jeune impératrice, on y trouve Klimpt ou Schiele mais aussi la rencontre des peuples impériaux et de nations en formation, d’origines et cultures anciennes qui tiennent conciliabule au détour d’un pont qu’il faut emprunter pour franchir la rivière au fond de la vallée.
Curieux d’y retrouver aussi cette version parmi cinq à la Gloire du Consul Napoléon, de Jacques-Louis David, initialement milanaise.
Des guerres il y en a eu. Une Flakturm au milieu du géant Augarten ressemble à un château d’eau massif. Mais on se rend compte qu’elle est un vestige de la 2nde guerre mondiale.
Utilisées par les nazis pour le contrôle antiaérien.
Exploitation, humiliation et annihilation, mémoire des cicatrices dont le National-socialisme s’est rendu responsable.